Après deux ans de tournées incessantes, les Californiens de together PANGEA viennent de sortir leur quatrième album studio. « Bulls and Roosters », un titre champêtre pour ce nouvel opus du groupe de Santa Clarita qui devrait mettre un peu de soleil dans votre automne. Il faut dire que la recette des précédents disques fonctionnent toujours autant : refrains accrocheurs, guitares légères et efficaces, et paroles pouvant parler à n’importe quel jeune adulte occidental avide de bières fraîches et de pizzas surgelées.
On pourrait même s’avancer en disant que le quatuor a gagné en maturité depuis le prometteur Badillac (2014). En effet, on avait pu entrevoir de nouvelles choses sur l’EP « The Phage » sorti chez Burger Records en 2015. Les compositions se voulaient plus soignées, le chant avait gagné en assurance et le groupe semblait s’éloigner petit à petit d’un garage punk adolescent façon Wavves vers une power pop largement plus aboutie. Sous sa pochette minimaliste, « The Phage » avait marqué les esprits, faisant de Pangea un des groupes à suivre en ce milieu de décennie placé sous le signe de la fuzz et de la pop énervée à guitares.
« Bulls and Roosters » marque un palier dans la carrière de together PANGEA
Sans perdre en fougue, ce nouvel album puise autant dans les héros de la power pop ricaine des seventies, pensez Big Star et Cheap Trick, que dans les groupes de la British Invasion. L’influence stonnienne saute aux oreilles sur la délicieuse « Sippy Cup » et « Money on It », le morceau le plus sympatique de cet album à écouter à fond sur une route de campagne en se rendant à un barbecue entre amis. Jagger et Richards ne sont jamais trop loin et ce clin d’oeil aux Rolling Stones reste assez fin pour ne pas tomber dans la caricature. Sur « Alison », les ricains se prennent pour T-Rex, et ça marche plutôt pas mal.
On sent que le groupe a fait un effort dans la production en la confiant une nouvelle fois la console studio à Andrew Shubert, producteur de Wand et Audacity. Slide sur « The Cold », breaks ravageurs sur le puissant single « Better Find Out », et arpèges soignés sur l’intro de « Peach Mirror », la formation emmenée par William Keegan semble engagée sur un chemin de plus en plus intéressant, se démarquant du punk sauvage à la Fidlar qui avait fait sa réputation jusque alors, amorçant ainsi un virage assez semblable à celui déjà emprunté par ses camarades de Twin Peaks récemment.
C’est presque à se demander s’ils n’en ont pas trop fait d’un coup
« Gold Moon » pourrait facilement se trouver sur la BO d’un roadmovie mielleux des années 1980s. Soyons honnête. On ne peut pas tout leur passer. « Kenmore Ave » flirte clairement avec la facilité. Malgré ces petits bémols, « Bulls and Roosters » séduit. Un album à user sur l’asphalte cet automne, quelles que soient l’heure et les conditions météorologiques dans lesquelles vous vous trouvez.
En tournée européenne au mois de novembre, ils passeront par le Supersonic à Paris le 15/11 et au Sonic à Lyon le 16/11.