Ça sortait d’où ? Liverpool, Royaume-Uni
C’était quoi ?
Avec leurs homologues The Zutons, le quintet participa à remettre Liverpool au premier plan de l’avant-garde musicale anglaise. La cité portuaire fut souvent mise de côté. On lui préféra longtemps sa rivale Manchester, située à quelques dizaines de kilomètres au bout du canal qui la relie à la mer d’Irlande. Au début des 2000’s, The Coral marqua surtout les esprits grâce à son tube « Dreaming of You », hymne adolescent aux accents ska fortement inspiré par The Specials, icônes du genre. Si c’est ce hit plein d’entrain qui leur permis d’accompagner le Black Rebel Motorcycle Club en tournée en Angleterre quelques mois après la sortie de leur premier album, c’est en 2002 que les Scousers s’installèrent parmi les groupes les plus percutants du moment. « Magic and Medicine », second opus de The Coral, recèle en effet de pépites pop teintées de folk, de country et de rock psychédélique. La joyeuse troupe emmenée par le chanteur guitariste James Skelly rafraichit le paysage musical britannique l’espace de deux étés. Les choses prirent une autre tournure au milieu de la décennie avec la sortie de l’EP « Nightfreak and the Sons of Becker », enclenchant le déclin progressif des Scousers. Loufoque, bancal, parfois génial, le groupe perdit le cap en multipliant les albums pas toujours aboutis. Souvent inspirés, rarement percutants, The Coral continua tout de même son bout de chemin en essayant de raviver la flamme des Zombies, Kinks et autres Byrds. Toujours actifs de nos jours, les Anglais ont enregistré douze albums assez inégaux dont la majorité est passée assez inaperçue. Capables de surprendre (comme par exemple sur le délicieux single « Wild Bird » de 2023 et son côté cowboy), The Coral reste une des formations les plus sympathiques et polyvalentes d’outre-Manche.
Une galette : Magic and Medicine – Epic (2002)
Il y a encore des réminiscences de la Britpop quand The Coral sort son deuxième opus en 2002. Très inspiré par les sixties, comme leurs ainés d’Oasis et de Blur, le groupe de Liverpool collectionne d’innombrables clins d’œil aux géants de la British Invasion en y ajoutant une dimension presque country gothique (« Don’t Think You’re the First », « All of Our Love »). Souvent plus proche des Doors que des Fab Four, The Coral explore avec justesse tout au long de « Magic and Medicine ». En effet, la guitare chargée de reverb et d’écho donne un ton tout particulier aux compositions du groupe. Mais c’est sur des ballades folk légères et mélancoliques que la magie opèrent réellement : « Bill McCai » et « Pass It On » sont les deux véritables clous de l’album. Plus consistant que sur n’importe quel autre œuvre de leur répertoire, le quintet de Merseyside eurent indéniablement une influence sur des talents en devenir comme Miles Kane et Alex Turner.
Un hit en deux lignes : « Dreaming of You »
Un bon concentré de ce que l’Angleterre a de meilleur. Partie de basse ska, refrain qui tue, on est entre les Beatles du début, les Specials et le meilleur de la Britpop. Inoubliable.
La pépite à (re) découvrir : « Pass It On »