Lucy in the sky

[MONTANA] Lucy in the sky de Pete Fromm

Il y a des romans qui illuminent votre vie. Si justes, si équilibrés, que vous ne souhaitez pas les refermer, car ils ralentissent, suspendent le temps. C’est un peu le cas de Lucy in the sky, de Pete Fromm.

Plus connu pour son oeuvre de nature writing, l’auteur se livre ici à un exercice délicat : raconter à la première personne le passage à l’âge adulte…d’une jeune fille de 15 ans.

Lucy Diamond vit à Great Falls, Montana. Père adoré mais toujours en vadrouille, mère (trop) jeune et (trop) libre, Lucy est entourée d’amour mais n’a pas conscience de l’implosion qu’est prête à connaître sa cellule familiale. Tomboy aux cheveux rasés, elle traîne son ennui et sa gouaille adolescente dans sa morne ville, de la cage à écureuils du parc aux chutes des rivières toutes proches, flanquée de son meilleur ami Kenny.

On n’est pas sérieux quand on a 15 ans, et pourtant chaque micro événement peut prendre des proportions considérables.

Notre héroïne va voir son corps changer. Mais surtout le regard des autres sur celui-ci. Être une fille pas encore femme, mais plus une enfant, c’est une grande détresse. Lucy va découvrir l’amour et le sexe, perdre la tête, jouer « aux grands »,  mais aussi se rendre compte à quel point il est difficile de quitter le confort de l’enfance.

Le passage à l’âge adulte peut être cruel, et Lucy sera confrontée de plein fouet à cette réalité, tentant désespérément de se raccrocher à quelques miettes des dernières années d’innocence.

Difficile d’en dire plus sans risquer de briser le charme de cette belle histoire, à travers laquelle Pete Fromm explore avec finesse le poids de la famille, la difficulté des relations humaines, cette période ingrate qu’est l’adolescence (et pas uniquement physiquement !) et l’amour, l’amour, l’amour, sous toutes ses formes.

Un magnifique roman sur le fait de grandir, de mûrir, d’une grande mélancolie, mais servi par une énergie folle et beaucoup de tendresse !

Lucy in the sky (As cool as I am)
Pete Fromm
2015 pour la traduction française, 2003 pour l’édition originale
Éditions Gallmeister