SOTW #134 : Deadly Valentine, Charlotte Gainsbourg

Aujourd’hui sort « Rest », le nouvel album de Charlotte Gainsbourg. L’actrice héritière d’un richissime patrimoine artistique et arborant aujourd’hui une ultra-chic coupe courte qui abonde sa classe naturelle revient musicalement en force avec ce quatrième disque réalisé par le producteur français électro SebastiAn et où interviennent aussi Guy-Manuel de Homem-Christo (Daft Punk) et sa seigneurie Paul McCartney. Casting en platine dont Charlotte est accoutumée, son premier album avait été enregistré avec Air, Jarvis Cocker et Neil Hannon (The Divine Comedy), son second a été brillamment piloté par Beck, le troisième a rassemblé des chansons faites avec une nouvelle fois Beck et le Néo-Zélandais indie Connan Mockasin. On croirait lire le sommaire des Inrocks, mais ça prouve aussi que la musicienne est aussi exigeante que l’actrice dans ses choix esthétiques et artistiques.

Second single avant-coureur de « Rest », « Deadly Valentine » est définitivement la chanson d’une chanteuse qui a les deux pieds ancrés dans le cinéma. Car Charlotte a en effet réalisé le magnifique clip de la chanson, suivant les conseils avisés que Lars Von Trier lui a prodigués (elle voulait au départ qu’il dirige cette vidéo, il l’a convaincue de la réaliser elle-même). Cette histoire d’amour sur une vie entière entre une petite fille blanche et un garçon noir, tournée dans une banlieue américaine nimbée de lumière douce comme la filmerait Sofia Coppola met en scène les propres filles de Charlotte et l’über-sexy Devonté Hynes, l’Anglais derrière le groupe indie-soul Blood Orange. C’est une réussite. Ecrite dans sa langue maternelle alors que l’album fait la part belle aux textes en français, « Deadly Valentine » est l’un des morceaux up-tempo de « Rest ».

Evidemment, c’est avec ce type de morceau que la patte de SebastiAn se remarque le plus. Un côté french touch (les filtres de l’intro, les choeurs distordus), un beat métronomique, une ligne de basse bien catchy et bien dansante et des cascades de violons proto-disco rappelant les heures fastes de la soul music du début des 70’s. La voix aérienne, fragile et exempte de toute frime de Charlotte Gainsbourg fait le reste. Ce long morceau cinématographique est impérial en voiture et fera mal sur les pistes de danse, plus encore quand remixé par rien moins que Soulwax (casting luxueux, vous dit-on…). Des « filles de » de ce calibre, on en veut bien tous les jours…

Soulwax remix :