Ce qu’il y a d’agréable dans la communauté de la Culture de l’Ecran, c’est qu’on se refile nos coups de coeur. Ainsi Simon « On the Rocks » a tapé dans le mille en me dirigeant vers Foxygen. Ce duo californien accumule en effet bien des choses qui me plaisent, en commençant par leur look exotique de pop stars 70’s, leur abattage musical et scénique et leur excentricité à toute épreuve qui les rapproche de Sparks, leurs concitoyens de la suburbia de Los Angeles (pour Foxygen Westlake Village, qui ressemble à la banlieue résidentielle aussi ennuyeuse que purement WASP de la série « Weeds ») qui avaient mis une dose pas du tout raisonnable de vaudeville dans le glam rock au milieu des années soixante-dix.
Jonathan Rado, à l’arrière, s’occupe de la musique, Sam France, très à l’avant, du chant très théâtral et du spectacle. Sur le fil très ténu entre l’expérimentation et le pastiche, le duo s’est attelé avec réussite dès son premier album en 2013 à revisiter la pop et le rock des sixties et des seventies, brassant les influences des totems Rolling Stones, David Bowie et Velvet Underground. Ils ont ensuite eu des envies de grandeur, tentant se mesurer aux symphonies de poche des Beach Boys, aux comédies musicales de Broadway et aux génériques en technicolor d’Hollywood, pour un résultat plus mitigé. Pour leur troisième disque « Hang », ils ont mis les moyens pour parvenir à leurs fins. Le duo est accompagné par un orchestre de plus de quarante musiciens, cuivres, bois, cordes et percussions enluminent jusqu’à la boursouflure des chansons déjà fort extraverties. On y retrouve aussi les adorables Lemon Twigs, qui au fond jouent dans la même cour. Pas étonnant, c’est Jonathan Rado qui a réalisé leur premier disque. La musique, cette fois-ci, évoque aussi le soft rock californien, la soul proto-disco, orchestrale et estivale, et toujours le glam rock anglais. Le tout pour un résultat singulièrement baroque et très excitant.
Ouvrant « Hang », « Follow the Leader » a tous les attributs d’une grande chanson pop, de l’intro au piano électrique aux choeurs féminins répondant au vibrato enjoué de Sam France, avec une mélodie qui s’incruste dans la cervelle, des arrangements orchestraux fastueux, des « Sha la la » en mode doo-wop, le tout dans une ambiance solaire, complètement désinhibée et définitivement « feel good ». Le clip, avec cette ridicule et tordante chorégraphie à la « Hair » est à l’avenant. Antidote à la morosité, « Follow the Leader » est enfin la chanson idéale pour partir du bon pied le matin!
Live at Conan’s :