SOTW #60 : Starlite, Paul Weller

Véritable divinité outre-Manche, Paul Weller n’est pas très connu par ici mais compte en France de vrais admirateurs qui ont aimé son travail à travers ses diverses incarnations: jeune mod en colère au sein de l’un des meilleurs groupes de la vague punk, the Jam (de 1977 à 1982), esthète jazzy, soul et sophistiqué avec the Style Council (de 1983 à 1988) puis pilier inébranlable du British rock depuis. Et si une bonne partie de sa carrière solo fut faite de rock à guitares aussi énergique que bourru à inflexions soul (péjorativement appelé « dad rock » ou rock à la papa), Paul Weller, depuis 2008 et « 22 Dreams » emprunte des chemins musicaux bien plus détournés, alterne les styles et les ambiances, ose le psychédélisme comme le rock bruitiste, les rythmiques roides façon krautrock ou les ambiances plus funk. A la manière d’un Bowie mod, en somme.

L’homme le mieux habillé du rock présente toutefois des constantes avec la générosité de son jeu de guitare et la qualité indiscutable de sa voix, passant d’un registre rauque à un autre suave sans jamais sembler forcée. C’est la deuxième option qu’il utilise dans « Starlite« , single sorti en 2011 en marge de l’excellent et très électrique album « Wake Up The Nation » (hautement recommandé par la maison) car Paul Weller pensait que cette chanson n’y avait pas sa place. Guitares en veilleuse (quoique subtiles), piano en premier plan, rythmique groovy, « Starlite » est un hommage à une certaine house music du début des 90’s, la  » balearic », cette musique gorgée de soleil qui berçait les fêtards au Café del Mar à Ibiza.

Estivale, donc, cette chanson. Me donnant l’envie de retrouver mes chères plages espagnoles et d’y jouir du coucher de soleil. Cette mélodie à la délicieuse mélancolie, portant la réminiscence d’un eden adolescent et perdu me transporte là-bas… C’est pour bientôt!

« Starlite are too nice, such faces and a place to be« .

PS/ Pour se pencher sur l’oeuvre de Paul Weller, je vous recommande ardemment de jeter une oreille sur « Sound Affects » de the Jam (1981), « Wild Wood » (1994), « Heliocentric » (2000), sommets de sa période « classic rock » et le pré-cité « Wake Up The Nation » (2011), son chef d’oeuvre. Il vient de sortir son énième album, baptisé « Saturn Patterns ».