Oldie but goldie et pièce maitresse d’une pop européenne aussi brûlante qu’originale. Le groupe anversois dEUS fête ses vingt ans d’existence, une carrière caractérisée par un esprit aventurier jamais renié et une qualité musicale constante. « Instant Street » est sans doute leur morceau emblématique, celui qui a su fondre leurs deux tendances majeures, une écriture pop étincelante et une ambition noisy et destructurée. Fan du Velvet, de Captain Beefheart et de James Brown, le chanteur, guitariste et compositeur principal Tom Barman (c’est son vrai nom…), maître à bord et seul membre d’origine aujourd’hui (avec le violoniste/claviers Klaas Janzoons) a su greffer ses obsessions pour créer cette musique intrigante, virtuose, dissonante et toutefois complètement évidente.
« Instant Street », extrait de l’excellent « The Ideal Crash » sorti en 1999 commence relax avec son rythme chaloupé de rumba et ses guitares au son de banjo. Le couplet à la mélodie dylanienne qui vous cramponne mène au refrain mélancolique (chanté par le guitariste d’alors Craig Ward) souligné d’une ample vague de violon. Des coups de sifflet sonnent le départ d’un long coda absolument passionnant, inattendu et d’une haute pyrotechnie. Un riff de guitare distordu prend possession de la chanson, le tempo accélère encore et encore en tourbillon haletant jusqu’au climax. Et c’est grandiose. Le clip, au même titre, montre une personnalité double. Passant d’une scène éthylique et suspendue en discothèque aux rues d’Anvers au petit matin, pour un flashmob arty et clairement redevable à la danse contemporaine. Brillant.
J’adore ce groupe, et j’aime absolument tout chez eux, tous leurs disques. De plus, c’est sans doute l’un des meilleurs groupes live en exercice. Espérons qu’ils tourneront bien vite pour célébrer avec faste leur vingt ans. C’est un bien bel âge…
Version intégrale studio :
Live Rock en Seine 2012 :