Sombre semaine. N’étant vraiment pas porté sur la chanson à textes revendicatrice, j’ai choisi une chanson de consolation, un baume auditif prodigué par le trio new-yorkais Yeah Yeah Yeahs, citoyens d’une ville qui elle aussi a souffert d’un traumatisme dû au terrorisme. Ce n’est sans doute pas un hasard, vu sous cet angle, que le clip de « Despair » ait été tourné au sommet de l’Empire State Building.
Composé de l’extravagante chanteuse Karen O., du très bon guitariste volontiers bruitiste Nick Zinner et du batteur polyrythmique Brian Chase, Yeah Yeah Yeahs se sont fait remarquer au sein de la bouillonnante nouvelle scène rock du New York du début des années zéro (Strokes, LCD Soundsystem et compagnie). Avec une formule musicale minimaliste, un chant très expressif et un formidable esprit punk, le trio a tout bousculé en 2003 avec leur opera prima « Fever To Tell » d’où est issue leur premier classique, l’inusable ballade « Maps ». « Despair » est une composition jumelle de leur plus gros hit, un ostinato lancinant au tempo martelé dont l’emphase s’intensifie jusqu’à l’explosion finale. Avec sa mélodie obsédante et ses dissonances charnelles, « Despair » diffuse une grande émotion, fait du bien à l’âme et évite de sombrer dans le désespoir. C’est de cela qu’on a besoin cette semaine, où nous sommes tous Charlie.
Live 2013 :