Je vous propose ce vendredi une étrange promenade dans « la forêt ». Ce rythme martial et néanmoins dansant m’avait cueilli en 2012, me téléportant sans crier gare dans mes années post-adolescentes entre 1979 et 1982, quand les roides rythmiques de boîtes à rythmes et les nappes de synthétiseurs prêtant allégeance à Kraftwerk rencontraient les guitares distordues, les basses rondes et les voix expressionnistes devant tout à Joy Division. L’after-punk, autrement dit.
Surgi de nulle part (enfin si, de la Rochelle via Bristol…), Lescop balançait cette chanson mortifère, ce récit d’un plan séduction qui tourne mal. Le malaise diffus qu’il installe n’empêche pas le côté très catchy de la mélodie et l’invitation à la danse. Du « Diskö » comme disaient les new-waveux au début des 80’s. La chorégraphie saccadée et l’avantageuse photogénie du jeune homme faisant évidemment le reste. Bien sur, on retrouve chez Lescop du Daho des débuts (lequel l’a adoubé en l’invitant sur scène), du Daniel Darc et bien sur du Joy Division et du New Order, évidentes fixations.
Mais heureusement, nous sommes trente ans plus tard et Lescop ne se contente pas de citer avec brio une époque. La fin du morceau au son filtré prend un envol onirique très enrobant, en une ambiance évoquant Air et la French Touch, et des bribes de conversations bilingues (à la Velvet Underground) apportant une note légère, voire humoristique au milieu de ce sombre tableau. Alors, qui veut faire un tour en forêt?
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