SOTW #11 : Win, David Bowie

Faste semaine musicale en ce qui me concerne… Animation survoltée d’un blind-test de légende, et surtout retour sur scène très réussi de Fun House, le groupe dans lequel je chante… Concert pour lequel nous avons resserré notre répertoire, pour sa majorité, sur les Saintes Ecritures de MM. Lou Reed et David Bowie, lequel m’a toujours indiqué la marche à suivre vocalement et pas seulement…

Je n’ai pas de mots pour définir combien l’oeuvre de David Bowie, et l’artiste lui-même par extension ont accompagné et accompagnent toujours ma vie. Et ceci depuis l’épiphanie que j’ai connue en 1976 en tombant sur « Station to Station », qui reste mon album préféré de tous les temps. Fan inconditionnel et démiurge enthousiaste, il ne se passe pas une semaine sans que je n’écoute sa musique.

Il est donc on ne peut plus juste que je rende hommage au grand homme avec l’une de mes chansons favorites quoiqu’assez obscure de son répertoire. « Win » est issue de « Young Americans », album bizarre enregistré en 74 et édité en 75 où l’on voit Bowie se réincarner en soulboy sur la dépouille encore fumante de Ziggy Stardust. « Win » emploie les codes de la soul music soyeuse et proto-disco des 70’s, avec tempo pneumatique, cordes irréelles, guitares noyées dans le flanger et écho sur les volutes de saxophones, Bowie croone avec conviction comme si sa vie en dépendait, passant avec naturel du registre baryton au ténor, de savants choeurs (conduits par Luther Vandross, mais arrangés par Bowie lui-même) jouant aux questions-réponses avec son chant. Et si les codes si américains sont respectés à la lettre, la mélodie est par contre définitivement d’ailleurs, diffusant une mélancolie très Mitteleuropa qui n’aurait jamais pu émaner d’un compositeur américain. C »est ce décalage qui rend la chanson si attachante.

Cette merveille n’a, on se demande bien pourquoi, été jouée sur scène qu’une seule fois en décembre 74. Beck l’a reprise en version acoustique (et c’est très réussi). J’aimerais tellement chanter ça un jour…

« Me, I hope that I’m crazy »…