Centième qui s’est un peu fait attendre, mais la cadence va se réinstaller c’est promis… Et pour la centième Song of the Week, j’ai choisi (ça faisait longtemps) une chanson en français. Quoi de plus normal quand Lescop sort un nouvel album épatant, « Echo ». Surgi de nulle part (ou plutôt si, du no man’s land de la scène punk rock française avec son groupe Asyl, trois albums et moult tournées avant séparation), Mathieu Lescop avait surpris tout le monde en 2012 avec un premier album à son nom où il ressuscitait un certain after-punk roide mais dansant sous hautes influences Joy Division ET Etienne Daho (oui, c’est possible…) en particulier avec son tube un peu malsain « La forêt » (Song of the Week #27).
Avec ce deuxième album, le Rochelais affine son style new-wave anguleux (un poil növo, comme disaient les jeunes gens modernes en 1980) mais dansant, cinématographique et furieusement romantique avec l’aide précieuse de Johnny Hostile, producteur français en vogue qui a mis en forme les agressions soniques des turbulentes Savages, mais aussi les efforts pop d’Izia ou Etienne Daho pour son single « Paris, sens interdits ». Mais avec Lescop, on sent une véritable osmose créative, un partenariat du type Bowie – Tony Visconti, tant les deux hommes semblent être en phase. Cette fois-ci, avec « Echo », ils se permettent d’arrondir un peu le son tout en respectant le cahier des charges du style Lescop, d’estomper un peu les synthés et boîtes à rythmes pour favoriser les arrangements plus organiques, sans que la dramaturgie de l’ensemble n’en souffre…
Pour « Echo », Mathieu Lescop s’est créé son doppelgänger, un certain David Palmer à la vénéneuse élégance vampirique (qui « ressemble à Pierre Clémenti et marche comme une panthère noire »), séducteur fatal et nyctalope. Un garçon « dérangé », dit la chanson. Le verbe est expressif quoiqu’économe égrené d’un souffle en talk-over, la musique tendue comme un arc diffuse malgré cela un vrai groove et la chanson se conclut par un très joli chorus de guitare qui me rappelle… Television. Une musique qui a de la gueule, comme Mathieu Lescop en a une. On peut gager qu’on la reverra!
Live en studio :