diligence

15h30, dans la prison du shérif de Painful Gulch

 

C’est une sale histoire qui m’arrive aujourd’hui… Par où commencer ? 

J’étais en plein repas de famille pour les fêtes de Noël (tout le monde t’embrasse d’ailleurs, et ma mère n’arrête pas de demander quand est-ce que tu repasses par la maison…) ; on abordait tranquillement la fin du repas et les cafés – le daron s’apprêtait même à sortir les digeots (c’est dire si la fin était proche) – et j’envisageais avec bonheur une sieste de tous les diables quand je me suis fait alpaguer par toute une horde de neveux et nièces qui m’a conduit manu militari au grenier… 

Sans avoir le temps de comprendre ce qui m’arrive je me retrouve balancé en plein Far West, avec Billy Bob et sa bande de foux furieux, parés à attaquer la diligence de Painful Gulch.

C’était un plan bien huilé y a pas à dire. Mais à croire qu’on trouve des coyotes partout – et jusque chez Billy Bob – le shérif et ses adjoints nous attendaient en embuscade. Quelqu’un nous a donné pour sûr ! On s’est fait tirer comme des lapins… Je me suis même pris un pruneau dans l’épaule… Rien de grave je te rassure, mais suffisamment pour valdinguer de mon cheval et finir le cul dans les cactus… Grosse rigolade ! Billy Bob en oubliait même de tirer à tout va.. Ça leur a juste laissé le temps de se carapater pendant qu’on me jetait au trou, avec la promesse d’être pendu haut et court au lever du jour (la justice à l’ouest du Pecos… pas de quoi regretter le juge Roy Bean franchement).

Il ne me reste plus qu’à espérer que cette lettre te parvienne à temps, que Billy Bob et la Horde Sauvage aient assez de cran et de munitions pour me libérer avant l’aube ou que les Apaches des plaines se souviennent de ce que j’ai fait pour eux y a de ça pas si longtemps… Sans quoi je ne donne pas cher de ma peau. Le shérif ne plaisante pas… Et je doute même que l’heure du goûter lui fasse desserrer les dents. 

Je vais donc bientôt finir mes jours de hors la loi comme tu l’aurais voulu, les bottes au pied. C’est Billy qui a gardé mon cheval, Folie, qui te revient de droit. Je sais qu’il fera le nécessaire.

Tu m’as dit un jour que c’était pas la corde qui faisait le pendu, et que même un loqueteux comme moi pouvait avoir un ange gardien… Je crois que tu avais raison. Voilà pourquoi je compte sur toi. 

Je te souhaite un Joyeux Noël, et une belle année 2018, pleine de joie et d’aventures !

Embrasse tout le monde pour moi,

Ton desperado. 

J.