Ça sortait d’où ? Detroit, Etats-Unis
C’était quoi ?
L’effervescence dont s’empara la jeunesse branchée de Londres, New York et Paris doit beaucoup au Motor City. Comme au plus fort des sixties, Detroit a contribué une nouvelle fois à remettre le rock n’roll en haut de l’affiche. La cité industrielle du Michigan a toujours été une terre fertile pour les musiciens. Alice Cooper, Iggy Pop, le MC5, et… Jack White. C’est grâce à ce dernier que les Von Bondies sortirent de l’anonymat en produisant le premier opus du groupe, « Lack of Communication », en 2002. Ce dernier, co-produit par Jim Diamond des excellents Dirtbombs attira l’attention de la presse musicale, en particulier au Royaume-Uni, comme en témoigne leur passage sur le plateau de l’émission Later présentée par l’animateur légendaire Jools Holland et diffusée sur la BBC. Après plusieurs tournées et un line-up re-magné, le combo du Michigan pu compter sur le glamour de la bassiste Smith Yasmin et de la guitariste Marcie Bolen pour défendre le somptueux « Pawn Shoppe Heart », sorti en 2004 chez Sire Records. Avec son garage rock puissant et carrément sexy, le quatuor américain s’imposa comme un des groupes phares de la scène de Detroit du début des 2000’s. Catchy, brutal, l’album rendait hommage aux groupes à guitare des années 1960 avec une touche de glam rock déjanté et quelques pépites sublimées par la voix rauque de leur frontman Jason Stollsteimer. Ce dernier défraya la chronique lorsque son ex-producteur et leader des White Stripes lui démolit la figure lors d’une rixe improvisée dans une salle de concert de leur ville natale. On joue pas à celui qui pisse le plus loin avec une légende locale, tout simplement. Une fois la hype du single « C’mon C’mon » passée et une prestation mémorable au festival de Glastonbury, les Von Bondies tombèrent dans l’anonymat le plus complet et ce, malgré la sortie de deux albums à la fin de la décennie.
Une galette : Pawn Shoppe Heart – Sire Records (2004)
Le ton est donné dès l’intro de « No Regrets ». Derrière la batterie martiale de Don Blum et un déluge de guitares vrombissantes, Jason Stollsteimer annonce la couleur. Un brin crâneur, le chanteur-guitariste croone avec un certain brio. Les chœurs assurés par les deux membres féminins relèvent la majorité de titres : « Tell Me What You See », « Crawl Through The Darkness » ou la très glam « Not That Social ». La touche féminine donne un côté pop bubblegum extrêmement rafraichissant qui vient enrober une déferlante de distortion et de tempos survitaminés. Le garage rock sexy aux accents punks des Von Bondies sait aussi ralentir la cadence par moment, comme le montre le slow blues « Mairhead», hommage complétement assumé aux Doors de Jim Morrison. La fin de l’album est brutale. Sur le titre éponyme du disque, Stollsteimer nous déchire les tympans avec un slow blues aussi tourmenté qu’inoubliable qui vient clore le disque de la meilleure des manières.
Un hit en deux lignes : « C’mon C’mon »
Si Seven Nation Army n’avait pas été reprise en chœur par des millions de spectateurs de football en transe, ce single à l’efficacité toute redoutable avait tout pour être le meilleur titre rock n’roll sorti de Detroit depuis Kick Out The Jams.
La pépite à (re) découvrir : « Lack of Communication »