Chers amis mélomanes, cette semaine je collerai de très près à l’actualité musicale avec le retour assez impressionnant de Gaz Coombes pour un second album solo, l’étonnant « Matador« . L’auteur-compositeur anglais est avant tout connu comme ayant été le chanteur et guitariste de Supergrass, excellent groupe britpop qui, de « I Should Coco » en 1995 (énorme succès de jeunesse avec les tubes « Alright » et « Caught By The Fuzz » ) à « Diamond Hoo-Ha Men » en 2010 (simple succès d’estime de maturité en dépit d’une qualité toujours optimale, les temps ont changé…) a enchanté les fans de pop rutilante et bien roulée. Supergrass ayant à la longue présenté un vrai décalage entre une image insouciante et sautillante et une musique changeante, toujours plus aboutie et sophistiquée.
Feu de tout celà, Gaz Coombes est devenu un forçat du studio et a envisagé la suite comme un véritable effort en solitaire, sans le garde-fou formé par ses anciens camarades de jeu, jouant quasiment de tout lui-même sur sur ses albums solo. Et a décidé d’explorer de nouveaux paysages sonores où l’électronique épouse la folk pastorale, les mélodies alambiquées serpentent sur de roides rythmiques évoquant le krautrock pour se fondre en une synthèse aventureuse et longue en bouche. Et l’on sait que la saveur de la pop de Gaz Coombes se renforcera au fil des écoutes, livrant à chaque fois de nouvelles pistes, de nouvelles trouvailles.
Gaz Coombes vole aux mêmes altitudes que ses concitoyens d’Oxford Radiohead, tout en refusant toute posture arty, tout dérapage abscons et toute vaine prétention, défauts aujourd’hui inhérents à Thom Yorke et ses copains. Sa musique flamboyante (la qualité de l’instrumentation et des performances vocales le prouvent aisément) reste pourtant pétrie d’humilité et d’humanité. Pour le coup, il mérite complètement son 20/20.
En concert à Londres :