On oublie souvent à quel point le rock n’roll peut sentir le soufre. Et les six garnements londoniens qui forment the Fat White Family sont ici pour nous le rappeler. Mal élevés, dénudés, sentant la sueur, teigneux, hirsutes, ils éructent à la face du monde entier leur rage ironique avec un rock garage gouailleur et oui, dangereux et subversif.
Ces infréquentables garçons balancent des bombinettes à la fois pleines de morgue et d’humour, comme ce « Touch the Leather ». Avec son rythme vaudou, inspiré par les Cramps et la diction aussi insolente que nonchalante de Lias le chanteur (réminiscent de Mark E. Smith de ces punks narquois de the Fall), ce mid-tempo hypnotique nous emporte dans des émois SM aussi réjouissants que malsains. Les sons acides d’un orgue préhistorique et le twang aigrelet des guitares sonnent bien cheap, mais avec une rare efficacité. Et il faut se rendre à l’évidence, la chanson est bien là, catchy as Hell et on se surprend à la chantonner avec délice.
A Rock en Seine cette année, le concert de the Fat White Family fut un foutoir total et délirant où leur blues rock psychédélique et leur incroyable attitude a fait mouche. Nous n’étions pas très nombreux, mais je suis certain que tous les spectateurs présents ont vécu un grand moment. Le clip, d’un mauvais goût ultime, vous apprendra ce que c’est que le « mooning » sur skate, c’est assez inédit!
Et ça fait du bien!
Clip officiel de la version redux ci-dessus (éloignez les enfants !)