Granitique… C’est l’adjectif que je trouve le plus adapté à la musique de Bertrand Belin. Sa voix aux fréquences basses assez peu fréquentes dans le monde de la pop/chanson made in France le fait ressembler à un Bashung en plus rugueux, mais on sent l’évidente filiation avec le cher disparu en les trémolos de guitare et les « Wow oh oh oh oh » post-rockabilly qui ornent « Peggy ».
Les paroles sont économes mais étonnement en phase avec la matière sonore et une vraie poésie nait de cet accord parfait. Cette pop créée en Angleterre avec Shez Sheridan, le guitariste de Richard Hawley, n’emprunte pas de chemins tracés, mais musarde à coups de rythmiques tranquilles qui swinguent, de guitares laidback et de synthés antédiluviens aux renversants sons extraterrestres.
Bref, ce Breton au physique de loup de mer à priori peu commode et au nom si peu sexy réussit à innover dans une pop française sentant si souvent le rance et s’en tire avec les honneurs. Et pour tout ça, Bertrand Belin mérite tout mon respect !
Version live acoustique :