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Episode 1 – La feuille de stats

Bienvenue dans « La NBA pour les Nuls » ! Si tu en as marre de parler foot à la machine à café, si tu aimes admirer de grands hommes musclés combattre dans un univers deséroticisé, ou si tu es simplement curieu-se-x de comment peut fonctionner une grande ligue sportive américaine, tu es au bon endroit.

Au programme de cet episode 1 : les stats ! A la fin, vous pourrez comprendre (ou, en pleine poussée de témérité après un café trop chargé, lâcher à vos collègues) la phrase suivante : « Mec, Lebron il a posé un 32-13-6 à 60% avec 3 steals samedi soir, c’était ouf ».

La stat de base : les points

Vu qu’on tolère tous les niveaux de connaissance dans « La NBA pour les Nuls », revenons aux bases. Le but du jeu au basket, c’est de rentrer un ballon d’environ 600g et 24 centimètres de diamètre dans un cercle métallique de 45 centimètres de diamètre, situé à 3m05 du sol. En général, quand tu réussis, ça fait gagner deux points à ton équipe. Si tu le fais de loin, tes petit-e-s ami-e-s et toi peuvent même en gagner 3 d’un coup. Dans l’évaluation de la performance d’un joueur, c’est donc le premier critère qui entre en ligne de compte ; pour te donner une idée, les meilleurs joueurs NBA tournent entre 25 et 30 points par match en moyenne. Une performance au-dessus des 30 points commence à avoir un certain poids ; passée la barre des 50, on parlera aisément de pyromanie.

La stat des durs : les rebonds

Quand un tir rentre, une équipe est contente, et l’autre doit bêtement remettre la balle en jeu sous le panier. Mais un tir ne rentre grosso modo qu’une fois sur deux ; le reste du temps, une micro-bagarre a lieu sous le panier entre personnes aux proportions gargantuesques pour prendre possession de la balle. C’est ce qu’on appelle un rebond, et en récupérer un relève parfois de la guerre des tranchées. Le plus technique pour ces grands humains reste de bloquer à leur vis-à-vis l’accès au panier, et les arbitres se montrent généralement assez permissifs concernant la dose de contact à employer, tant qu’aucun coude ne touche un autre visage. Un excellent rebondeur est souvent grand (plus de 2m05), et prend entre 10 et 15 rebonds par match. En bref, le rebond c’est un signe de combativité, surtout si le joueur est plus « Hobbit » que « Balrog ».

La stat des artistes : la passe décisive

Comme dans de nombreux autres sports, le fait d’offrir des points aux autres est également mis en valeur au basket. La passe précédant un panier est alors qualifiée de décisive. Si un beau panier ou un rebond bien travaillé sont plaisants à voir, une belle passe est sans doute un des gestes les plus esthétiques du basket. Elle peut être basique et livrée à deux mains, mais peut vite virer à l’œuvre d’art entre les mains d’un bon passeur : passes avec rebond, aveugles, dans le dos, ou tout en même temps… En termes de chiffres, pareil que les rebonds : les meilleurs tournent entre 10 et 15. En termes de taille, c’est plutôt l’inverse.

En plus de ces 3 catégories « reines » de la stat, on compte deux autres catégories annexes.

La première, ce sont les contres : rien de plus jouissif que de voir un de vos joueurs préférés envoyer un tir adverse au troisième rang des tribunes. Petite précision : si un défenseur touche un tir sur sa phase descendante, les points sont automatiquement accordés au tireur ; il faut donc gérer ses appuis de façon savante pour coordonner le tout et bloquer un tir adverse sur sa phase ascendante. Sans surprise, le contre reste le royaume des tiges de 2m et plus, et les meilleurs rejettent environ 3 tentatives par match.

https://www.youtube.com/watch?v=NO6n-aT3Fhg

Enfin, les cleptomanes se reconnaîtront dans la dernière des 5 catégories : l’interception. La traduction est d’ailleurs un peu incomplète, puisque l’on ne compte pas seulement les passes interceptées : on compte tous les ballons volés à l’adversaire sans qu’un tir ait eu lieu. Interception, balle arrachée à un adversaire statique ou lors du dribble… Là encore, les meilleurs ninjas volent 3 ballons par match environ, et c’est la vivacité des petits qui l’emporte souvent.

 

Revenons à notre phrase a priori incompréhensible du début : « Mec, Lebron il a posé un 32-13-6 à 60% avec 3 steals samedi soir, c’était ouf ». Pour décrire la performance d’un joueur, on va souvent citer sa ligne de stats, avec les quelques conventions suivantes (que je viens a peu près de déduire/inventer à partir de l’usage courant) :

  • les points, c’est comme la jambe gauche. D’abord. Toujours.
  • en deuxième position, le chiffre le plus grand entre les passes décisives et les rebonds
  • en troisième, le chiffre qui n’a pas été cité dans la catégorie précédente, à condition qu’il soit au-dessus de 5
  • ensuite, le chiffre le plus grand entre les contres et les interceptions
  • puis la catégorie restante, si elle est au-dessus de 0

Petite cerise sur le gâteau, j’ai inclus son pourcentage de réussite au tir ; vous ne pouvez pas le deviner alors je vous le dis : 60% pour un mec qui fait moins de 2m10, c’est assez inouï, alors on en parle.

En traduisant, tout cela signifie que Lebron (la NBA étant aussi le royaume des prénoms improbables) a marqué 32 points, effectué 13 passes décisives, capté 6 rebonds, le tout agrémenté de 3 interceptions.

Je vous laisse sur un résumé vidéo de cette belle soirée du « King » Lebron James (#23).

Vous ne verrez pas beaucoup de rebonds, mais j’attends votre vote pour sa plus belle passe décisive de la soirée.

Allez, fin du practice, tout le monde au vestiaire ! Si tu veux rester tirer quelques paniers en plus, tu peux jeter un œil par ici, ou bien faire un peu de recherches sur Youtube. Quelques noms pouvant t’aider : Jordan, Rodman, Nash, Gobert (cocorico), Leonard.

A la semaine prochaine !