BOWERY, 2012

J to the Z, Bowery, 2011
© Mélanie Dwarswaard

Le métro de New York est une ville à part entière, avec ses personnages, ses stations abandonnées, sa vétusté… À six pieds sous terre c’est un nouvel univers qui s’ouvre à toute personne s’aventurant sur le réseau MTA.

Ce qui est assez extraordinaire à New-York, c’est que chaque station est différente et ressemble plus ou moins au quartier dans lequel elle est située. Ici, la station Bowery sur la ligne J, l’une des premières lignes de métro ouverte à Manhattan, en 1908.

Le quartier de Bowery, situé entre SoHo et le Lower East Side, a tout d’abord connu les familles bourgeoises au début du 19ème siècle, devenant même le centre culturel de New York. Après la construction d’un bruyant métro aérien – surnommé « El » pour Elevated Railroad – le voisinage s’est peu à peu dépeuplé, laissant place à des bars douteux, et l’endroit devint le plus mal famé de Manhattan. Depuis, Bowery essaye de se détacher de cette image pour revenir à ses premières amours. Il conserve néanmoins un peu de cet aspect navré, qui ressort assez bien sur cette photo.

Walk the Bowery under the El at night and all you feel is a sort of cold guilt. Touched for a dime, you try to drop the coin and not touch the hand, because the hand is dirty; you try to avoid the glance, because the glance accuses. This is not so much personal menace as universal — the cold menace of unresolved human suffering and poverty and the advanced stages of the disease alcoholism.
― E.B. White, Here Is New York