Feu! Chatterton, c’est le buzz du moment, le groupe parisien sur le point de jaillir de ses starting-blocks pour déferler sur la planète pop en France et je les ai vus mercredi dans la petite salle du Moulin de Brainans. J’y étais par curiosité et car ce genre de concert est somme toute assez rare dans cette salle si rurale… Je ne m’attendais pas à être surpris, et pourtant ce fut le cas. Une vraie patte musicale, une vraie précision rythmique, de l’audace dans les structures avec des cassures de rythme inattendues et enfin du lyrisme dans des paroles poétiques, littéraires, d’un niveau avouons-le peu courant dans ce genre musical. Un chanteur au look de gandin rital avec une forte présence scénique, une jolie voix voilée et une vraie élégance humoristique quand il s’adresse au public. Avec en plus le charme innocent des groupes sur le point de s’envoler. Pas mal pour des gamins, non?
« La Malinche » (prononcer « ma-line-tché ») était une femme indienne qui servit d’intermédiaire à Cortez et aida donc la conquète espagnole du Mexique. Elle représente à la fois la trahison, la victime consentante ou encore la mère symbolique du Mexique moderne… En chanson, c’est une séductrice trouble, évidemment latino-américaine, dont l’auteur est éperdument épris en vain. Le tout sur un tempo punk funk que ne renierait pas le LCD Soundsystem. Le gimmick de guitare disco et le « Oh oui » qui le lance sont des détails qui font les grands morceaux. La voix, théâtrale, devant à certaines vaches sacrées de la Chanson Française (Bashung, Ferré…) est vibrante. Et la Malinche incandescente. Tube certain, vous aurez été prévenus!
Live dans le studio session Weezer :