Parce que mieux vaut tard que jamais, cinq films qui m’ont marqué en 2015.
5) Bridge of Spies (Steven Spielberg) : Spielberg est le digne héritier de l’âge classique hollywoodien. Sommet de précision filmique et d’humanisme dont la description de temps troublés reflète étrangement notre époque.
4) Jauja (Lisandro Alonso) : Viggo Mortensen, soldat danois en quête de sa fille au fin fond d’une Patagonie désertique. Stupéfiant voyage métaphysique.
3) It Follows (David Robert Mitchell) : Quand l’horreur naît de la pure mise en scène. Vision cauchemardesque de la sexualité des adolescents américains, qui prend tout son sens sur grand écran.
2) El Botón de nácar (Patricio Guzmán) : Le Chili, de l’extermination des peuples de Patagonie à la dictature de Pinochet. L’eau des océans garde la mémoire de ces massacres, dans tous les sens du terme. Documentaire hors normes d’une intensité émotionnelle et historique inouïe.
1) Taxi Téhéran (Jafar Pahani) : Quand la parole de la société iranienne se libère dans l’étroitesse d’un taxi à défaut de l’être dans la rue. Faux documentaire et vrai film de cinéma dont la simple existence le condamne à être interdit dans son propre pays. Jafar Panahi joue jusque dans les dernières secondes sur son dispositif de captation de saisissants fragments de vies, qui n’existeraient pourtant pas sans sa mise en scène. Seule manière de résister à la terreur : créer, utiliser le faux pour dénoncer une réalité asphyxiante. Film-monde et coup de massue contre tous les totalitarismes.