La chanson de la semaine idéale est certainement cette nouveauté qui passe à la radio et vous happe sans que vous n’ayez le temps de l’analyser. Réaction directe et pure que j’ai éprouvée la première fois que j’ai entendu, je ne sais où, « Something for your M.I.N.D. » du groupe inconnu de mes services Superorganism.
Rapidement devenue virale, cette chanson accompagnée d’un clip à l’esthétique aux couleurs saturées aussi psychédélique qu’épileptique (si moderne du coup) est une sacrée carte de visite pour ce collectif international. Les huit musiciens et vidéastes qui composent Superorganism viennent du Japon, de Nouvelle-Zélande, d’Angleterre ou d’Australie et ont basé leur studio QG dans l’est londonien. Avant même que ne sorte un premier album forcément très attendu, ils ont défrayé la chronique à l’aide de chansons joueuses et malignes, mais surtout bien foutues, et affolé les Transmusicales de Rennes avec un concert euphorisant. Bref, the Next Big Thing ? A l’aune de ces singles impériaux, on pourrait miser gros.
La figure de proue de Superorganism est Orono, chanteuse japonaise d’à peine 17 ans. Deux membres du groupe, à l’issue d’une rencontre, lui avaient laissé une démo sur laquelle elle a plaqué une mélodie et un texte. Il faut croire que ce fut suffisamment éloquent pour qu’elle soit embauchée. « Something For Your M.I.N.D. » a ceci de particulier que cette chanson est aussi entêtante que flegmatique, enfantine qu’envapée. L’accent japonais d’Orono et sa diction comme ralentie n’y est sans doute pas pour rien. Avec son beat syncopé à l’insistante ponctuation de tambourin, ses guitares slide presque hawaïennes, ses claviers et samples catchy, ses choeurs mutins, tout est réuni pour rentrer dans votre cervelle et ne plus en ressortir. Il est encore un peu tôt pour imaginer la suite de cette aventure, mais le nouveau single au titre modasse « Everybody Wants To Be Famous » confirme sans effort le potentiel terriblement tubesque de Superorganism. Aussi immédiate qu’expérimentale, la pop de Superorganism est tellement 2018. On ne va donc pas la bouder !
Live at Later at Jools Holland, BBC :